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La médecine rurale, un vide territorial !

Depuis plusieurs années, c’est le même problème qui frappe les campagnes : la désertification médicale. De moins en moins de médecins sont attirées par lez zones rurales, moins rémunératrices et chronophages, et, ainsi, beaucoup de départ à la retraite ne sont pas remplacés. Où en est-on aujourd’hui ?

Un manque de médecin

Si la France n’a jamais connu autant de médecins et a vu son nombre de praticiens doubler en 35 ans (215 539 étaient en activité en 2014), de nombreuses régions semblent manquer de plus en plus de médecins. C’est notamment le cas en ce qui concerne la médecine rurale, qui connaît un phénomène de désertification de plus en plus alarmant.

En cause, notamment, le vieillissement des praticiens présents en milieu rural. Ainsi, de plus en plus finissent par partir à la retraite sans avoir été remplacés et leur patientèle se sent le plus souvent abandonnée. A une époque, un médecin qui partait à la retraite pouvait revendre sa patientèle, mais cette époque est révolue. Aujourd’hui, le jeunes médecins délaissent ce genre de mission, qu’ils jugent trop contraignantes et peu rémunératrice.

Ainsi, aux portes même de certaines grandes villes, l’offre de soin n’est plus la même et la médecine rurale ou même péri-urbaine se retrouvent dans une situation de pénurie conséquente. Il est ainsi fréquent pour bon nombre de personnes de devoir parcourir plusieurs kilomètres pour trouver un médecin.

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Un manque de renouvellement

Si le problème de la médecine rurale et de sa désertification tend à s’accroître, c’est avant tout à cause du départ à la retraire de nombreux praticiens qui ne trouvent personne pour reprendre leur patientèle. Ils repoussent la plupart du temps leur départ mais finissent par ne pas avoir le choix et par laisser leur patientèle sans solution.

En cause ? La plupart d’entre eux témoignent d’horaires éprouvant, environ 60 heures par semaine  pour beaucoup de praticiens, et d’une activité peu rémunératrice. Ainsi, par mois, ils enregistrent un revenu qui est inférieur de près de 20 % au salaire proposé en ville. Les gardes le dimanche et un téléphone qui peut sonner à tout moment sont aussi des arguments qui jouent en défaveur des zones rurales. Les patients sont ainsi parfois contraints de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres ou de payer un taxi pour se rendre chez le médecin.

Aujourd’hui, 98 % des jeunes diplômés choisissent d’exercer en ville ce qui laisse aux médecins ruraux une patientèle qui peut aller jusqu’à 3 000 personnes ! Dans ces conditions, prendre des congés, ou tenir des horaires réguliers deviennent vite de plus en plus compliqué.

Quelles solutions ?

Pour retrouver un peu d’attrait, diverses politiques visent à encourager la médecine rurale. Un allègement des charges, un bonus à l’installation, sont autant de mesures qui visent à convaincre les jeunes médecins d’aller s’installer en campagne. Mais, si ces mesures  ont connu un grand succès dans le milieu infirmier, les médecins persistent à bouder les campagnes. L’autre solution serait donc de pénaliser ceux qui s’installent dans des zones où il y a trop de médecins.

Une autre solution consiste à installer des équipements de « télé-santé » dans  des lieux de vie afin de permettre les télé-consultations. Cela permet aux patients de voir et d’échanger avec un médecin situé à plusieurs dizaines de kilomètres. Cela dit, les modalités de la consultation ne sont pas les mêmes.

Enfin, la meilleure solution semble la mise en place de maisons de santé qui sont des sortes de plate-formes permettant de centraliser la présence des médecins et de les orienter, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, sur une période donnée, vers une zone dans laquelle on a besoin d’eux. Mais la médecine rurale est encore loin d’être sortie du phénomène de désertification. 

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