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Les dentistes claquent la porte des négociations

Mécontents des dernières propositions de revalorisation de leurs actes formulées par l’assurance maladie, les dentistes claquent la porte des discussions. Déjà quatre mois que durent les négociations, et rien ne semble annoncer le bout du tunnel. À en croire le président du FSDL, Patrick Solera, pendant que l’Assurance maladie suggère de limiter les tarifs à 500 euros environ, le coût moyen d’une couronne céramo-métallique varie entre 500 et 700 euros.

Que cache la proposition de l’Assurance maladie ?

Adhérer à la proposition énoncée par l’assurance maladie impliquerait que les soins dentaires les plus chers deviendraient plafonner afin de provoquer une réduction des renoncements à ces soins. Cette limitation des coûts passerait notamment par une limitation des prix des couronnes et bridges. En compensation, les soins baptisés « conservateurs et de prévention », comme le détartrage ou le traitement des caries se verraient revaloriser. L’UNCAM propose donc afin de financer ladite évolution une contribution financière de 806 millions d’euros sur quatre ans. Ce qui constitue par rapport à la dernière convention une hausse de 64 millions d’euros par an.

Mais les syndicats ne voient pas la chose du même œil. Cette soi-disant augmentation semble loin de satisfaire leurs exigences, estimant plutôt à 2,5 milliards d’euros l’investissement nécessaire. En réponse donc à l’UNCAM, la CNSD souligne dans un communiqué que l’Assurance maladie qui évoque une augmentation de l’enveloppe oublie de préciser que seulement 34 % des actes de soins connaîtront une revalorisation sur une période de quatre ans.

Autre source de mécontentement, le barème pour les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire, très loin de la réalité des coûts. À ce propos, Catherine Mojaïsky, la présidente de la CNSD, signale que « c’est la profession qui supporte une partie de la prise en charge de leurs soins ».

Enfin, la CNSD ne manque pas également de rappeler la quasi-inexistence des pratiques qui visent à encourager l’innovation. La CNSD rêve de moyens dignes d’une médecine à la pointe.

Les étudiants rallient le mouvement

Née dans le rang des dentistes confirmés, la grogne prend de l’allure et trouve le soutien des étudiants qui rejoignent le mouvement de protestation. Ces derniers déclarèrent le 13 janvier dernier une cessation de travail des soins dans les services hospitaliers. À l’instar de leurs futurs confrères, ils reprochent à la convention de l’Assurance maladie de ne pas garantir des conditions d’exercice satisfaisantes et redoutent un nivellement par le bas de leur profession. Ce qui pourrait entraîner comme conséquence la disparition des cabinets libéraux.

Cette paralysie du système médical en dit long sur le mécontentement et la frustration de la profession dans son ensemble. D’ailleurs, la CNSD estime que l’Union Nationale des Caisses d’Assurance maladie ainsi que les pouvoirs publics ne peuvent point occulter cet état de choses qui se traduit par la grève des étudiants.

Les dentistes joueraient-ils avec le feu ?

Si les revendications des syndicats semblent bien se comprendre, il ne demeure pas moins qu’ils encourent un risque en engageant le bras de fer avec l’assurance maladie. En effet, si les deux parties ne parviennent pas très vite à un accord avant le 1er février prochain, le recours à un arbitrage s’avérera inévitable. Et rien ne garantit à l’avance que les dentistes en sortent gagnants.

Consciente de la situation, la CNSD convoqua le 26 janvier une Assemblée générale extraordinaire des 100 syndicats départementaux. Le vote devrait alors déterminer si oui ou non la signature aboutirait. Avec 99,88 % de voix contre, les dentistes paraissent préparés à toutes éventualités. Vivement donc que les prochains jours connaissent le dénouement de la situation !

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