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Histoire des centres de planning familial en France

Si l’existence des centres de planning familial ressemble à un long fleuve tranquille aujourd’hui, il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, les débuts de l’organisation furent troublés par toutes sortes de vents contraires. Les idéaux portés étaient alors en contradiction avec les valeurs fondamentalement ancrées dans la société. Il fallait combattre des préjugés […]

Histoire des centres de planning familial en France

Si l’existence des centres de planning familial ressemble à un long fleuve tranquille aujourd’hui, il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, les débuts de l’organisation furent troublés par toutes sortes de vents contraires. Les idéaux portés étaient alors en contradiction avec les valeurs fondamentalement ancrées dans la société. Il fallait combattre des préjugés […]

Si l’existence des centres de planning familial ressemble à un long fleuve tranquille aujourd’hui, il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, les débuts de l’organisation furent troublés par toutes sortes de vents contraires. Les idéaux portés étaient alors en contradiction avec les valeurs fondamentalement ancrées dans la société. Il fallait combattre des préjugés vieux de plusieurs siècles. Mais les pionnières de la cause de la femme s’y furent attelées. On revient sur leur parcours dans cette présentation.

Au commencement était le malheur de donner la vie

On doit la naissance du planning familial aux États-Unis à la volonté d’une femme de rendre légal l’avortement. Pour elle, c’était la solution pour stopper les nombreux décès de jeunes filles et de femmes assoupies sous l’autel des opérations clandestines. Certes, Margaret Higgins Sangay professait des idées peu recommandables sur le plan politique, mais l’institution qu’elle contribua à enfanter allait sauver la vie de millions de femmes à travers le monde. L’organisme prit d’abord le nom d’American Birth Control Leaugue, mais devint ensuite Planned Parenthood.

En France, ce fut un cheminement similaire. Les femmes n’avaient pas le droit d’utiliser les moyens pour éviter de tomber enceintes comme la pilule ou les spermicides. Inutile de rappeler donc qu’elles ne pouvaient pas se permettre un avortement, comme on peut y avoir recours dans un planning familial de nos jours. C’était donc en cachette, au péril de leur vie, que certaines d’entre elles pouvaient empêcher d’évoluer une grossesse non voulue. Sous la houlette des figures comme Évelyne Sullerot, Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé et Catherine Valabregue, le mouvement la Maternité heureuse vit le jour, mais dans la douleur, en 1955.

Une naissance dans la clandestinité

Quelque cinq années plus tard, la Maternité heureuse cède le flambeau au Mouvement français pour le planning familial. Mais celui-ci ne pouvait pas mener ses actions au vu et au su de tous. Il devait surtout éviter d’agir en plein jour, car tous les idéaux qu’il incarne étaient tenus en bride par des lois. Ce fut le cas notamment d’une législation adoptée en 1920 et qui prohibait l’interruption volontaire de grossesse et l’usage des moyens contraceptifs.

Figurez-vous que la pilule faisait l’objet d’un véritable trafic clandestin. Les premières à parvenir aux femmes qui pouvaient s’en procurer étaient d’origine américaine. Malgré tout, les actions du mouvement touchèrent le grand public qui adhéra à ses idéaux. Il fallait donc mettre en place une organisation capable de toucher les femmes dans le besoin d’accompagnement où qu’elles fussent. Mais tout ne se fit pas sans heurt. De nombreux combats ont marqué l’histoire de l’organisme.

Les batailles du planning familial pour s’imposer comme une institution

Profitant de l’ambiance générale de mai 1968, le jeune mouvement adopte une stratégie plus politique et fait entendre sa voix dans les milieux gouvernementaux. À cet effet, il s’associe avec d’autres organes de lutte en faveur de la femme et de la jeunesse afin de se faire reconnaître en 1971. Un an plus tard, l’exécutif prit des actes pour permettre que l’on ait recours librement à la contraception sur le sol français. Par la même occasion, il autorisa la mise en place des cellules d’information et d’orientation. Pour certaines des combattantes, la bataille était gagnée et le planning familial n’avait plus sa raison d’être.

Mais d’autres pionnières ne l’entendaient pas de cette oreille. Pour elles, l’action du mouvement devait englober tous les problèmes qui freinent l’émancipation de la femme en général. Une autre manche s’ouvrit qui s’acheva avec la loi Veil. Le mouvement créa des établissements de santé dédiés à l’IVG. Ensuite, d’autres initiatives furent menées dans le sens de l’amélioration des conditions d’exécution des opérations d’IVG. Le mouvement poursuivit également la lutte jusqu’à introduire l’IVG dans les prestations sanitaires remboursées par la Sécurité sociale.

Enfin un organisme d’utilité publique

Aujourd’hui, le planning familial s’impose comme un organisme de grand intérêt. On en veut pour preuve l’ampleur des actions qu’il mène au profit de toutes les couches de la société, en particulier à l’endroit de la gent féminine. Son extension en France est telle qu’on retrouve un établissement sur plus des trois quarts des départements. Dans les centres, les établissements et les lieux d’information, ce sont plus de 750 000 personnes que l’on reçoit chaque année. Les professionnels de la santé exécutent plus d’une centaine de milliers d’heures de permanence.

Que ce soit en métropole ou dans les DOM, la quasi-totalité des départements dispose d’établissements ou de centres pour accueillir le public en quête d’information. Avec les structures de planification familiale, l’ignorance perd du terrain. Sur le SIDA, les IST, la santé de la sexualité, la contraception et l’IVG, l’on bénéficie d’une expertise pointue.

On retiendra que l’histoire du planning familial est similaire à celle des peuples, faite de luttes incessantes jusqu’à la chute des préjugés et au rayonnement de la lumière de la raison.

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